« Près de moi se tenait la femme aux cheveux roux. Elle avait revêtu une longue robe écarlate dont le bustier de brocart laissait échapper ses bras nus et l'amorce d'une gorge gonflée et charnue. A chaque respiration, ses seins à demi découverts se soulevaient comme des vagues, blanches d'écume. De ses yeux verts qui ne cillaient jamais, elle me contemplait avec une attention qui m'obligeait à baisser le regard en rougissant. Devant moi se tenait la plus belle femme que j'eusse jamais vue de ma vie. »
Un carnet agrémenté de croquis, découvert en 1943 dans un manoir du Loir-et-Cher laissé à l'abandon, relate l'effroyable destinée de Raoul Follerand. Quelque cinquante ans plus tôt, le jeune homme, perdu dans la forêt et effrayé par le hurlement des loups, avait trouvé refuge dans ce manoir et rencontré sa maîtresse, la troublante Clarimonde, marquise de Mortemare. Entre horreur, fantastique et érotisme, le sombre et fascinant récit d'un voyageur égaré, victime de la plus ancienne des malédictions.
Les Loups de la Pleine Lune agit sur vous comme un sortilège qui vous envoûte et vous enivre, vous transporte aux confins de l'horreur et de la magie noire. Rédigé dans un style brillant, il évoque des thèmes occultes d'une rare profondeur et vous laisse une délicieuse sensation d'amertume horrifique.
L'œuvre est très occupée d'érotisme, mais sans jamais tomber dans la vulgarité. Il faut reconnaître à Brasey un art d'écrire ces scènes en les rendant comme nécessaires à la psychologie des personnages et au déroulement de l'histoire, alors qu'elles ne sont, pour beaucoup d'autres textes, qu'une obligation d'éditeur ou un argument de vente. Ici, elles sont liées à la bestialité de la lycanthropie et au semi-vampirisme qui émane de la marquise. Véritablement, c'est à un érotisme artistique qu'accède l'auteur. Noosphere.
Un voyageur égaré dans une sombre forêt, la nuit qui tombe, le hurlement d'un loup et le manoir providentiel servant de refuge, avant de se révéler fatal... Sur ce point de départ classique, digne des films d'horreur des années 70, Edouard Brasey déroule un récit troublant, aux frontières de l'horreur et de l'érotisme. La marquise de Mortemare, cloîtrée dans un manoir à l'écart de tout avec son vieillard de mari, accueille un jeune voyageur dont elle devient la maîtresse, à tous les sens du terme. Sous la plume du jeune homme, on découvre peu à peu la malédiction qui frappe cette demeure et ses habitants, avant de toucher le voyageur lui-même. C'est alors la marquise qui poursuit le récit, révélant la nature de ses rapports avec Hagen, l'homme-loup qui hante la région... Un roman sombre et fascinant, écrit à la façon d'un journal et agrémenté de croquis, évoquant scrupuleusement l'évolution du Mal et le mécanisme d'une possession. Anita-Blake-Darkbb.
Tout écrivain de fantastique rêve de découvrir un jour un manuscrit mystérieux, égaré dans quelque château hanté, et d'y lire le récit de diableries ayant survécu aux épreuves du temps et de l'oubli. C'est ce qui m'est arrivé voici quelques années, par l'intermédiaire d'un notaire solognot, Maître C. Saignol, qui me confia une liasse de papiers imprégnés de traces d'humidité, qu'il avait lui-même trouvé durant la guerre dans un manoir à l'abandon. Le récit que j'y lus me perturba fortement, car le narrateur y apparaissait comme la proie de loups-garous, de vampires et d'autres atrocités que je croyais réservées à la littérature gothique des siècles passés. Pourtant, une brève enquête me confirma la véracité de ces faits. Je résolus donc de publier ce manuscrit, après en avoir gommé les fautes d'orthographe et rétabli la syntaxe.
La marquise de Mortemare s'adonne sans vergogne à ce que l'on est bien obligé de nommer le "vampirisme sexuel" tandis qu''un "homme-loup" fait le choix de braver la mort et de faire alliance avec les puissances obscure, jusqu'à sa damnation finale. Un récit qui se lit comme un authentique roman d'horreur parsemé d'érotisme.